Une directrice adjointe d’une imposante médiathèque, grande lectrice, avoue ne pas savoir quoi prendre dans la masse des documents disponibles dans son établissement. Elle préfère aller chez un libraire de sa ville qui est de très bon conseil. Parallèlement, elle a créé avec des copines une chaine de lecture, chacune mettant deux titres dans le panier commun présenté au groupe à chaque rentrée scolaire, soit 20 titres par an. A tour de rôle et pendant une saison, elles assurent l’organisation et la gestion de la bibliothèque tournante.
Un mercredi sur deux, ce père de famille emmenait ses jeunes enfants à la bibliothèque du quartier. Ils y passaient un bon moment pour lire sur place, faire provision de lecture, visionner des courts métrages. Mais voilà que depuis août 2021 les portes de l’établissement leur sont fermées : le papa n’est pas vacciné. Voyant que la situation perdurait, il a pris l’initiative de créer une bibliothèque collaborative entre voisins et amis. Ça fonctionne bien pour les enfants et même très bien pour lui qui apprécie de sortir de sa zône de confort. Et surtout, dit-il, mieux qu’à la bibliothèque, le partage des livres amène à des échanges d’impressions et de conseils, et crée du lien.
Focus
S’inspirer des initiatives citoyennes en matière de lecture pour faire évoluer les offres des bibliothèques et les activer hors-les murs.
Action
Les contraintes administratives imposées par la crise sanitaire ont constitué une raison supplémentaire de ne pas fréquenter une bibliothèque. Les chiffres de prêt sont à la baisse (contrairement à ceux des ventes en librairie). Les gens s’adaptent. Des abonnés s’organisent. Et les bibliothécaires espèrent leur retour, passivement.
Et si cet effondrement conjoncturel faisait enfin de changer de politique : passer du « laisser venir » au « aller vers ». C’est-à-dire plutôt qu’attendre le public, aller au-devant de lui, en faisant par exemple circuler les livres dans la cité en s’appuyant sur les abonnés. Exemples.
Préparer des sacs « nomades » de lecture à installer sur un étal à la porte des BM pour ceux qui en sont (provisoirement !) exclus. Le leur faire savoir (avec jours et heures) par mail, voie de presse, colportage. L’installation attirera sans doute aussi d’autres gens que les habitués des lieux à qui on pourra faire une carte provisoire de premier prêt. Quand les portes des BM seront à nouveau grandes ouvertes, on pourra reprendre l’idée pour des opérations ponctuelles.
Faire circuler les livres dans la ville (et comptabiliser le nombre de lectures, voir alterbib 29)
- Proposer à des usagers d’animer une bibliothèque tournante dans leur entourage avec des documents de la BM choisis avec l’équipe.
- Faire un dépôt de livres pour renforcer les bibliothèques collaboratives créées par des particuliers. Ça étoffera leur stock et ça fera connaitre les ressources de la bibliothèque.
Mots clés : distribution de livres / hors-les-murs
