Intrigue
Ils sont chacun professeur d’université et vivent avec leur fille de six ans à Istanbul. Tôt un matin, un bruit assourdissant les réveille. « Mandat d’arrêt » crie un policier. Göktay est menotté et embarqué pour avoir signé une pétition pour la paix. Ayla s’effondre. Son mari est accusé de terrorisme, conduit en prison dans une « cellule des oubliés ». Son bureau est vidé, son salaire suspendu, son nom effacé de ses publications. Ayla cache la vérité à la petite Deniz. Pendant les rares visites autorisées, elle qui déborde de questions, ne sait quoi dire d’autres que des banalités. Elle ne signait pas les pétitions et le suppliait d’arrêter. Trouvera-t-elle la clef de l’engagement de son mari qui a entamé une grève de la faim ?
Découpage
Les chapitres sont courts, majoritairement centrés sur Ayla, de son effondrement à sa métamorphose en militante pour tenter de sauver son mari qui, lui, cherche de nouvelles formes d’expression du fond de sa cellule. Le couple, avec d’autres, incarne la résistance au régime qui musèle méthodiquement les voix dissonantes que l’auteure, journaliste installée en Turquie depuis dix ans, a approchés de près.
Mode
Docufiction
Ton
Informatif
Lecture
Facile et prenante
Mots-clés
Turquie, dictature, résistance, prison
Public
Pour qui cherche à connaitre la Turquie actuelle sous différents aspects
Pour qui croit en la puissance de la résistance
Pour qui cherche un beau portrait de femme
Pour qui souhaite retrouver l’auteure qui, dans Les Passeurs de livres de Daraya (Seuil, 2017) ou Points (2020), évoquait les sauveteurs d’ouvrages sous les bombes en Syrie et la constitution d’une bibliothèque souterraine.
Pour aller plus loin
Ecouter Delphine Minoui parler pour la librairie Mollat de son livre et en expliquer le titre.
Lire le texte glaçant du journaliste et écrivain turc Ahmet Alman, arrêté lui aussi à l’aube en 2016 et emprisonné pendant cinq ans : Je ne reverrai plus jamais le monde. (Actes-Sud, 2019)