André est un gros lecteur. Tous les quinze jours, il va refaire son stock de livres à la médiathèque. Tout ou presque l’intéresse. Il aime quand une lecture l’amène à une autre.
Cette semaine-là, il emprunte une nouveauté. Coup de coeur pour ce roman. Qui est l’autrice ? A-t-elle écrit d’autres livres ? Il recherche sur internet. Elle a déjà six livres à son actif. La médiathèque en possède quatre, dont un récit documentaire de 200 pages en secteur jeunesse. André ne se démonte pas. A la visite suivante, il l’emprunte. Mais dit-il, avec humour, « quand on est retraité aux cheveux blancs, il ne faut pas avoir honte dans le tramway de lire un livre estampillé trop ostensiblement : ADO !
Focus
Décloisonner les secteurs jeunesse et adulte pour permettre à des livres de rencontrer un public plus large que celui assigné par l’éditeur.
Scénario alternatif
Refusant de mettre leurs lecteurs dans des cases et constatant que les « précieux » livres « tout public » n’étaient pas assez valorisés, deux bibliothécaires, l’une du pôle adulte, l’autre du pôle jeunesse, ont opté pour le label « Grand large » inventé par Livralire.
La mention « Grand large » figure au crayon de papier à l’intérieur des livres et sur la fiche descriptive dans la base de données, ce qui permet au public de faire une recherche avec ce critère.
Pour faire face à la demande croissante, elles ont réservé deux étagères, astucieusement installées en bordure du secteur adulte. Les documents dits intergénérationnels y sont présentés de façon attractive : à la verticale, à plat ou en vrac dans des petits paniers avec ou non un fil les reliant (géographique, thématique, style, etc). Succès énorme ! Forte hausse des prêts des titres ainsi mis en avant, particulièrement prisés des seniors.
Action
La section adulte et la section jeunesse travaillent ensemble à :
– identifier les titres au lectorat à spectre large et fédérateur
– choisir une signalétique – mot ou visuel – discrète et inventive
– signaler cet atout sur la fiche d’identité numérique de l’ouvrage
– mettre en avant temporairement des documents « Grand large » dans une boite, un meuble ou un espace identifiable.
Autre option : acheter ces livres en deux exemplaires, l’un pour le secteur adulte, l’autre pour le secteur ado.
Mots clés : lecture / intergénérationnel / décloisonnement / travail d’équipe
J’ai moi-même 67 ans et j’ai travaillé à la Bibliothèque nationale de France pendant plus de 25 ans. J’ai publié 2 livres très sérieux et rédigé plusieurs articles. Je vous rassure tout de suite : j’ai a plusieurs reprises lu des livres légers (livres d’histoire romancés) par exemple ce qui m’a valu plusieurs commentaires ironiques de la part de mes amis conservateurs ! Ce que je voulais dire c’est que les bibliothèques municipales ont grand tort de faire une distinction entre adultes et ado ! Car certains ado peuvent lire des livres adultes. Voilà mes petites réflexions. Lisez ce que vous voulez sans complexe et les BM arrêtez de faire des distinctions !