You are currently viewing Le classement, c’est compliqué !

Le classement, c’est compliqué !

Le classement des livres est évident pour les bibliothécaires, pas pour les usagers.

Une mère de famille : « A la section jeunesse où j’emmène régulièrement mes enfants, les albums sont pour la plupart rangés dans des bacs par ordre alphabétique d’illustrateurs. Mais certains sont disposés sur des étagères. On aimerait en comprendre les raisons : créateurs prolifiques ? Livres très demandés ?

Dans la bibliothèque de notre lieu de vacances, on perd nos repères. Là, les albums sont rangés par ordre alphabétique d’auteurs dans des bacs installés en demi-cercle en déclinant l’alphabet de droite à gauche. »

Un enseignant : «  C’est vraiment bien pour des lecteurs débutants de CE1 que les premières lectures soient rassemblées. Mais pourquoi les classer par collection alors que mes élèves ont appris depuis qu’ils viennent à la bibliothèque, que les albums étaient rangés par ordre alphabétique d’auteurs comme le sont les romans qui leur seront bientôt accessibles ? Sans compter que l’ordonnancement trop géométrique limite les choix aléatoires. »

Une ado :  « Une copine m’a prêté un roman qu’on lui avait offert. J’ai adoré. On a voulu en chercher un autre du même auteur à la médiathèque. La recherche fut fastidieuse. On a compris pourquoi. Son abondante oeuvre est dispersée dans des étagères de fictions regroupées par domaine (qui confondent d’ailleurs genre et thème !) et figent des histoires aux multiples entrées. Ainsi une histoire d’amour en temps de guerre est classée en histoire. Si on se s’intéresse pas à l’histoire, aucune chance de la trouver ! »

Un vieux monsieur : «  Si vous cherchez à la médiathèque les livres de Jean d’Ormesson, armez-vous de patience. Les uns sont rangés en romans, d’autres en 800, d’autres au rayon des grands caractères. Qui peut m’expliquer pourquoi C’était bien avant est rangé en documentaire ? » 

Une dame : « Quand j’ai appris que mon nom avait été tiré au sort pour la convention citoyenne sur la fin de vie, je suis allée à la médiathèque chercher des documents pour réfléchir. Et là, mauvaise surprise, les livres sur le sujet sont disséminés dans plusieurs rayons. L’euthanasie en 179, les soins palliatifs en 616, l’accompagnement en 362, etc. J’ai baissé les bras et suis allée dans une grande librairie où tout est regroupé. »

  

 Focus

Définir en équipe une politique cohérente de classement, adaptée aux usagers pour que le chemin d’accès aux œuvres soit le plus intuitif et le plus fructueux possible.

Action

  • Faire valoir aux élus qui ne comprennent ni le sens et ni l’importance du classement que la mise à jour et le suivi du catalogue n’est pas du temps perdu et améliore le service rendu.  
  • Partir du postulat que ranger, c’est nécessaire, mais que permettre de trouver, par nécessité ou par hasard, c’est primordial.
  • Avoir un catalogage efficace, et cohérent entre les sections et entre les documents.  
  • Avoir une logique de rangement qui permette de (re)trouver facilement un livre qu’on cherche parce qu’on a une liste, qu’on a lu un livre du même auteur, qu’on s’intéresse à un sujet ou qu’on prépare une animation ou un exposé. 
  • Faciliter une recherche intuitive. Quand l’auteur est prolifique, que son oeuvre est éparpillée dans plusieurs rayons de la bibliothèque, inscrire dans l’ouvrage et sur sa fiche signalétique informatique des renvois à d’autres œuvres avec cotes ou emplacement.

Mots clés : classement, rangement

Laisser un commentaire