Nous les livres de bibliothèque, on nous achète et nous équipe, puis on nous range et on nous entasse sur des rayonnages ou dans des bacs.
Les étagères sont souvent pleines de haut en bas. Les ouvrages à mi-hauteur ont plus de chance d’être empruntés. Pour ceux sur le dernier niveau, ça dépend de la hauteur du meuble, de la taille du lecteur et de ses talons ! Les personnes les plus déterminées – celles qui ont un titre en tête – et les plus vaillantes tendent les bras et se hissent sur la pointe des pieds. Nous installer au rayon du bas, c’est comme nous mettre à l’index. On ne sort quasiment jamais. On est invisibles. Le public doit se plier en deux pour voir qui on est, nous sortir de la rangée puis nous remettre en place si nous ne faisons pas l’affaire. D’ailleurs, nombre de bibliothécaires ont mesuré notre isolement en nous libérant de l’étagère du bas et en la laissant vide.
En secteur jeunesse, les albums sont installés en « facing » dans des bacs. Dans beaucoup d’établissements, leur hauteur est la même au coin bébé et à l’espace enfant, c’est-à-dire trop basse pour les plus de 8 ans et plus encore pour les prescripteurs – parents, enseignants, bibliothécaires. En les voyant penchés, accroupis ou à genoux, on sent bien que l’inconfort les embarrasse et diminue leur allant à farfouiller.
Focus
Action
Donner aux documents le maximum de chance d’être regardés et consultés en les mettant à hauteur des yeux et à portée de mains.
Si on conserve les hauts murs de livres :
- Les considérer comme du stock et multiplier les offres en « facing » et à bonne hauteur : tables, consoles, boîtes, paniers, chariots, etc.
- Incliner la tablette du bas. En faire une surface de présentation de documents aérée et vivante. L’expérience montre que les livres ainsi exposées sortent : veiller à achalander ces étagères.
- Alléger au maximum les étagères du haut en créant des ruptures d’alignement avec des serre-livres et/ ou des livres en facing.
Si on crée ou réaménage la bibliothèque :
- Limiter la hauteur des meubles à 4 étagères.
- Augmenter le nombre de meubles bas par acquisition, ou modification du mobilier existant. Cette diminution de la surface de rangement des livres entraine la baisse du volume d’œuvres, largement compensée, statistiques de prêt à l’appui, par l’augmentation de l’accessibilité aux documents.
- Equiper la section jeunesse de bacs de hauteur différente selon l’âge ou rehausser les existants par un socle – qui mieux est sur roulette et avec une ouverture, comme possible espace de stockage.
Mots clés : rangement, ergonomie