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Coup de coeur ou coup de projecteur?

« Ce livre m’a bouleversé.e ». » Celui-là m’a passionné.e même si je n’ai pas tout compris ».  « Je n’ai pu le lâcher ». « J’ai enfin trouvé un livre drôle ». « J’ai été foudroyé.e par l’écriture ». « L’illustration de ce roman graphique est remarquable ». « J’ai appris des tas de choses ». Etc…

Les lectures qui nous marquent, on en parle volontiers à son entourage familial, amical ou professionnel, au détour d’une conversation, par mail, au téléphone. S’il s’agit d’un document de la bibliothèque comment faire savoir de façon durable et efficace qu’il a retenu notre attention ?  

Dans certaines bibliothèques, on pose des stickers amovibles en forme de cœur sur la couverture plastifiée. Mais quel crédit accorder à cette marque quand on ne sait pas de qui elle émane ni pour quelle raison ? Les bandeaux d’accroche signés sont beaucoup plus incitatifs.  

D’autres ont créé des rubriques « coups de coeur » sur leur portail d’établissement. Leur exploration soulève toutefois des questions. Exemples : 

Ici, la rubrique coups de cœur, située sur la page d’accueil, se réduit à une frise déroulante de visuels bruts sans aucun commentaire. Quel intérêt, à part de savoir que quelqu’un a lu (ou vu) le document et l’a aimé ?

Là, le commentaire associé aux coups de cœur n’est autre que le résumé de l’éditeur, intrinsèquement élogieux. Aucun point de vue personnel qui justifie le « coup de cœur ».

Ici, le dernier coup de cœur remonte à plus d’un an.

Là, il y a un déséquilibre entre les genres : beaucoup de mangas, très peu de romans adulte.

Ici encore, la rubrique dynamiquement nommée « Partageons nos coups de coeurs » s’avère réservée aux bibliothécaires.

Là, les coups de cœur ne concernent que les nouveautés et ne sont pas archivés.

Là enfin, la fiche bibliographique de l’ouvrage ne mentionne pas qu’il est un « coup de cœur ».

 

 Focus

Utiliser les marques de lecture, labels et avis, comme des éclairages sur les documents pour valoriser les lectures goûteuses, attiser la curiosité et stimuler les prêts.

Scénarios alternatifs

Sur les documents, une ampoule remplie d’un commentaire signé du prénom et profil du lecteur (bibliothécaire ou lecteur, et âge), reporté aussi sur la fiche bibliographique.

Dans les livres, un signet grand format avec la mention « lu et apprécié » avec un court commentaire, rédigé par un des usagers qui, au sein d’un comité animé par une bibliothécaire, dévore les nouveautés. La place est laissée pour d’autre avis.

Sur le portail, une rubrique « coup de projecteur » avec chaque semaine, un titre différent avec signature et une phrase accroche personnalisée qui figure également sur le document et sur sa fiche bibliographique. Les lecteurs sont associés à cette mise en avant. Les documents correspondants portent un sticker évocateur.

Action

  • Coupler le label qui dit que le livre a été remarqué d’un court justificatif signé. Exemples : ça fait du bien de rire (Monique, lectrice 55 ans) / Frissons garantis (Timothée, lecteur, 21 ans) / Inoubliable duo père-fils (Magali, bibliothécaire).
  • Adopter un logo qui matérialise un éclairage (projecteur ou ampoule) ou un niveau d’intérêt (des barrettes d’étoiles comme le proposent de nombreux sites, marchands ou non (exemple : Furet du Nord ou Babelio) plutôt qu’un ressenti comme les cœurs qui peuvent phagocyter la lecture de l’emprunteur.
  • Permettre à d’autres lecteurs de compléter.

Mots clés : coup de coeur, éclairage, avis, sélection

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