Cette 50e chronique Alterbib est la dernière.
Il reste pourtant dans ma besace des exemples de situations qui m’ont interpellée en bibliothèque. Mais beaucoup a déjà été dit sur les thèmes abordés (l’aménagement, l’accueil, les offres, le travail d’équipe, le partenariat, le rapport avec les élus) et de nouvelles chroniques n’apporteraient rien d’essentiel.
Le projet de ce blog était de :
- mettre en lumière des dysfonctionnements et des points faibles des bibliothèques.
- partager des propositions concrètes issues du terrain pour booster les bibliothécaires, en particulier dans leur rôle de passeurs et d’animateurs.
J’espère que les graines semées germeront et que les solutions mises en avant ne seront pas de simples pansements, mais s’inscriront dans des projets d’établissement, osant des ruptures dans le travail interne et dans le rapport avec le public.
Après 40 années de partenariat (animation et formation) avec des professionnels et des bénévoles, je reste convaincue qu’on peut vitaliser les lieux et valoriser le métier de bibliothécaire à condition de :
1/ Travailler en équipe et en transversal entre les secteurs.
2/ Faire des choix après s’être systématiquement posé la question du sens des projets : que vont-ils apporter en termes de lectures et de liens, de promotions des ressources, de construction de partenariats ? Le bénéfice sera-t-il en rapport avec le temps et l’argent dépensé ?
3/ Dépasser la fonction de distribution et favoriser la rencontre des œuvres avec le public :
- passer d’une logique d’épicerie libre-service à un service traiteur.
- aménager l’espace comme un jardin à l’anglaise avec un désordre harmonieux et réfléchi plutôt que comme un jardin à la française, rectiligne et ordonné.
4/ Changer de posture vis-à-vis du public : aller au-devant de lui, dans les murs et dans la ville. L’associer et le rendre acteur.
Avec des élus investis et facilitateurs, des bibliothécaires bibliologues* et inventifs, la bibliothèque peut devenir un lieu attirant et créateur de liens. Quelques rares établissements en sont la preuve vivante !
Bon vent à ceux et celles qui oseront faire évoluer une institution aujourd’hui en perte de vitesse.
Merci à Marie Anne Wettstein qui a illustré les chroniques et à celles qui les ont commentées.
Véronique Marie Lombard
* personnes qui parlent (logos en grec) de livres et pas seulement qui gèrent un dépôt (thêkê en grec).
merci à Véronique et à son équipe pour tous ces papiers toujours riches de sens.