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La bibliothèque,ça rappelle (trop) l’école !

La bibliothèque, dit une dame, j’y allais avec la classe. Il fallait obligatoirement choisir un livre : je ne savais jamais quoi prendre. Seules les BD m’attiraient, mais la maitresse nous les interdisait. Si je choisissais un album, elle me disait : « en CM, on prend un roman ! »  

Comment voulez-vous que je garde un bon souvenir de la bibliothèque ? Pour chaque livre emprunté, il fallait faire un compte rendu. Et nos fiches de lecture étaient notées.

La bibliothèque du village, on y va à pied deux fois par mois. La maitresse a la clé. C’est comme une bibliothèque d’école. On ne sait pas qui s’en occupe. On n’a aucune raison d’y aller à côté des visites scolaires.

La bibliothèque, dit cette jeune adulte, on y allait régulièrement avec l’école. J’ai complètement oublié. Sans doute parce que c’était toujours pareil. Une bibliothécaire nous lisait une histoire. On empruntait un ouvrage. Ça ne donnait pas envie de revenir en dehors de la classe.    

Focus

Faire en sorte que l’activité bibliothèque ne soit pas subordonnée à l’école mais constitue une passerelle vers le monde de la culture qui laisse aux enfants et aux jeunes des traces positives et durables : souvenirs de lecture, rôle et compétences des bibliothécaires, ressources de la bibliothèque.

Scénarios alternatifs

Un professeur de lettres est abordé dans la rue par une jeune femme avec un bébé en poussette, une ancienne élève. « Je suis contente de vous voir, dit-elle. A chaque fois que je vais à la bibliothèque, je pense à mon année de 3e au cours de laquelle vous nous avez fait découvrir plein d’œuvres différentes avec une bibliothécaire passionnée et passionnante qui venait dans la classe. C’est de là que m’est venu mon appétit de lecture bien ancré, même si j’ai moins lu de littérature pendant mes études ».

Un jeune adulte aborde la personne à la banque de prêt : « Je ne sais pas si vous me reconnaissez*. Je suis venu deux années de suite, en 6e et 5e, avec mon professeur de français. On nous avait présenté des albums. Moi qui ne lisais rien, j’adorais. Mon petit cousin vient d’entrer en 6e dans un collège à 15 km, j’aimerais qu’il lise mes coups de cœur de l’époque. Comment  faire pour les emprunter ? ».   
*La bibliothécaire l’avait tout de suite reconnu mais  se demandait ce que ce beau gosse peu lecteur autrefois revenait faire à la bib !

Par le plus grand des hasards, une employée de bibliothèque rencontre chez des amis un jeune père de famille qui, dans sa ville d’enfance, profitait des accueils qu’elle assurait pour les primaires. Et lui, visage radieux, de lui rappeler les titres des livres « phares » qu’elle lisait et prêtait à la classe.

Action 

Pour que la bibliothèque attire durablement les scolaires et soit perçue comme un service indépendant de l’école, il faudrait que les bibliothécaires :

  • Soient des maitresses d’œuvres inventives et pas seulement des exécutantes des projets pédagogiques de l’école
  • Se fassent désirer des scolaires par la force de leur présence et la qualité de leurs prestations
  • Considèrent le visiteur scolaire d’un jour comme un utilisateur potentiel de la bibliothèque qui peut y amener sa famille, et organisent leurs animations et prêts de livres en conséquence. Exemple : à l’issue d’une présentation à la classe, des livres sont prêtés à la classe, d’autres sont mis dans un panier réservé aux enfants de cette classe aux heures d’ouverture au grand public. Chaque élève reçoit une carte provisoire de 5 prêts. Une fois la carte épuisée, il devra s’inscrire. Ce système qui amorce et stimule un usage personnel de la bibliothèque fonctionne très bien, les enfants demandant à leurs parents de les inscrire.

Mots-clés : Image et identité de la bibliothèque / accueil de classes

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